La forêt d’Ambodiriana est des plus étonnantes, puisqu’on y recense une centaine d’espèces d’orchidées alors que généralement sous les tropiques, les forêts côtières sont moins riches que les forêts d’altitude.
Une hypothèse suggère que cette abondance est due à l’humidité maintenue par les trois chutes d’eau et à la myriade de ruisselets pérennes qui la parcourent.
Une autre hypothèse peut expliquer l’imposante liste des orchidées recensées : l’intensité et la durée des recherches.
Si les visiteurs, les bénévoles, les naturalistes et les chercheurs qui la visitent ont su partager leur passion et ont éveillé la curiosité et l’intérêt des guides locaux, c’est bien à eux que l’on doit le plus grand nombre des découvertes. Ils parcourent les sentiers en toute saison et par tous les temps, munis de GPS, d’appareils photo étanches et de documents de référence fournis par ADAFAM.
Ces données sont transférées à notre réseau international d’orchidophiles pour identification finale
Ainsi l’un d’eux a découvert une station d’Imerinaea madagascarica qui n’est apparue qu’une fois et demeure depuis introuvable.
Quant à Eulophiella elisabethae c’est seulement à la jumelle qu’on pouvait l’admirer dans les frondaisons de son palmier hôte Dypsis fibrosa avant la découverte récente d’une station plus accessible.
Leurs patrouilles répétées ont révélé une plus grande abondance des discrètes espèces de Microcoelia.
La forêt d’Ambodiriana apporte donc un éclairage que n’autorise pas un voyage ponctuel : le suivi continu. Elle permet d’affiner les biotopes, les dates et les durées de floraison, remettant souvent en cause les données anciennes. Ainsi, l’Aerangis seegeri, donné dans sa description originale en 1983 comme fleurissant en juin, a été observé en fleurs de novembre à juin.